Echos de la conférence de Laurent Guidetti: Les limites du Mont dans un monde fini

La conférence de Laurent Guidetti a réuni 75 personnes à la Grande Salle au Petit Mont le 15 juin dernier. Une conférence dense, avec de nombreux graphiques, de nombreuses données chiffrées.

Laurent Guidetti a dressé un état de notre monde. Certains penseront que son tableau est pessimiste, d’autres qu’il est réaliste. Mais les faits sont là.

Nous sommes une société droguée à l’énergie. Or, les énergies fossiles ne sont pas sans limite et le développement des énergies renouvelables reste à la traîne. Le climat se réchauffe de plus en plus vite. On assiste à l’aggravation et à la multiplication des catastrophes naturelles. La biodiversité subit sa 6e extinction de masse, cent fois plus rapide que les cinq extinctions précédentes.

Ces modifications sont si rapides que les écosystèmes et les secteurs économiques deviennent vulnérables et risquent de ne pas pouvoir s’adapter. Le monde consomme 1,69 planètes par an. La Suisse en consomme 2,9 et les Etats-Unis 4,7. En Suisse, nous vivons au-dessus de nos moyens en termes de ressources dès mars de chaque année.

Que faire ? Dans nos têtes, d’abord, accepter l’inconnu et l’incertitude. Accepter de changer, massivement, de réduire. Ce qui ne veut pas dire perdre. Car il faut investir dans la création d’une nouvelle société qu’il faut rêver, imaginer.

Dans le domaine de l’habitat, il est plus urgent de s’intéresser à l’existant pour y corriger les erreurs du passé (isolation défaillante, chauffage aux énergies fossiles) que de construire des bâtiments neufs. Il convient aussi de réfléchir à notre habitat sous l’angle de nos besoins ou envies. S’installer à la campagne dans une villa Minergie, très bien. Mais cela implique, pour être cohérent, de se rendre à son travail en transport public ou en mobilité active. Idem pour les activités de loisir citadines (théâtre, cinéma, par ex.). Sinon, il est préférable de rester en ville. Enfin, les plans de quartiers devraient porter autant d’attention au vide qu’au plein. L’espace autour des bâtiments, espaces de fraîcheur, de rencontre, est primordial pour la qualité de vie des habitants.

Notre société est très mobile. On se déplace toujours plus vite, toujours plus loin… souvent pour faire des choses inutiles. La pandémie n’a-t-elle pas montré à de nombreuses entreprises qu’elles pouvaient se passer de bien des voyages d’affaires ? A de nombreux vacanciers que le bonheur ne se trouve pas seulement dans des destinations lointaines ? Dans les villes, l’espace public est phagocyté par la voiture, qu’elle roule ou qu’elle stationne. Encombrante, bruyante, polluante, la voiture a un impact négatif sur le climat des villes. Son abandon (en tout cas sa forte régression) au profit des transports publics et de la mobilité active nous permettrait de mieux respirer, d’avoir moins chaud (plus de place pour des arbres dans des sols désimperméabilisés), de retrouver de l’espace pour nous rencontrer.

Nous aimons nos habitudes. Le changement fait souvent peur. En tout cas, il dérange. Il n’est pas facile de renoncer à ses privilèges (polluer en est un ; surconsommer en est un). Et pourtant ! Pour faire face à l’avenir que nous avons nous-mêmes préparé, oui, des efforts nous attendent. Mais restons positifs et saisissons cette occasion d’inventer un nouveau territoire, un nouveau rapport au monde et aux autres. Biffons dans nos têtes le mot « contraintes » et remplaçons-le par « projets de société ».

Et Le Mont, dans tout cela ? Jean-Pierre Sueur, syndic sortant, a rappelé que Le Mont a obtenu le label Cité de l’énergie. Il a également mentionné la réalisation de la prolongation de la ligne de bus n° 8 (bus pleins aux heures de pointe). Il a évoqué la future prolongation de la ligne du bus 22 qui desservira le nouveau quartier prévu à l’emplacement de l’actuelle scierie Menétrey. Il a également mentionné qu’avec le M3 est prévue une liaison entre son terminus à la Blécherette et Le Mont.

Bravo pour les efforts de la commune. Mais nous, les citoyens, habitants du Mont, nous devons rester vigilants, déterminés. Tout attendre des élus ? Non. De nombreux exemples le prouvent. Le pouvoir de la base est très important. Intéressons-nous aux futurs plans de quartier : les arbres existants y sont-ils protégés, dès le démarrage du chantier ? Des places de stationnement pour les vélos, couvertes et sécurisées, seront-elles bien réalisées ? Les thuyas, buis et laurelles seront-ils bannis de la liste des plantations pour faire la part belle aux essences indigènes qui favorisent la biodiversité ? Des chemins piétons, jalonnés de bancs ombragés, seront-ils aménagés pour favoriser la mobilité active -et donc la santé- jusque dans le grand âge ? Des zones 30 km/h seront-elles rapidement mises en place pour limiter l’emprise de la voiture et préserver la qualité de vie des riverains ? A chacun d’entre nous de jouer son rôle pour que notre commune, dans un monde fini, se développe harmonieusement en respectant toutes les espèces.

Des livres jeunesse voyagent dans la commune !

Le bookcrossing, vous connaissez ? Certainement. Eh bien, Livre voyageur – Spécial Jeunesse est une démarche de Jeunesse et Médias.AROLE qui s’en inspire mais en se consacrant exclusivement aux livres pour l’enfance et la jeunesse.

Aujourd’hui et demain 2 et 3 juin, des livres usagés mais en bon état vont être déposés dans la commune : aires de jeux, places, bords de fontaines, murs sont susceptibles de recevoir un ou des livres que de jeunes passants ou des familles pourront prendre pour les lire puis les faire voyager plus loin en les offrant à d’autres.

Les livres portent, au recto et au verso de leur couverture plastifiée, une étiquette qui permet de les identifier comme livres voyageurs. N’hésitez donc pas à vous en emparer pour de bons moments de lecture ! Et si vous le souhaitez, publiez une photo ou un message sur le compte Facebook de l’association Jeunesse et Médias.AROLE.